Tebboune reporte sa visite en France en raison des tensions diplomatiques

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé le report de sa visite d'État en France, initialement prévue entre fin septembre et début octobre, dans un contexte de relations tendues entre les deux pays. 

Cette décision fait suite à une série de désaccords diplomatiques, exacerbés par la nouvelle position française concernant le Sahara occidental.

En effet, une lettre du président Emmanuel Macron au roi du Maroc Mohammed VI, dévoilée fin juillet, a révélé un alignement de la France sur les thèses marocaines à propos de ce conflit. 

Ce changement de cap a conduit Alger à rappeler son ambassadeur en France, Said Moussi, dont le président Tebboune a depuis mis fin aux fonctions. Aucun successeur n'a encore été nommé.

Dans une interview diffusée sur la télévision algérienne, le président Tebboune a critiqué la position française, soulignant que la France, en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU, devrait respecter les résolutions internationales sur le Sahara occidental. 

Il a également exprimé son mécontentement quant à l'attitude de la France face à ce conflit, la comparant à son intervention en Libye, menée sous l'égide du Conseil de sécurité.

Le président algérien a été clair sur sa décision de reporter sa visite, déclarant : « Je n’irai pas à Canossa », une expression signifiant qu'il refuse de s'humilier face à la France. 

La visite d’État de Tebboune avait déjà été repoussée à plusieurs reprises, la dernière crise en date venant encore retarder ce déplacement.

Outre les tensions liées à la diplomatie actuelle, Tebboune a également abordé la question de la mémoire coloniale, accusant la France de vouloir falsifier l’histoire et exigeant la reconnaissance des crimes commis pendant la période coloniale. 

Il a dénoncé ce qu'il appelle « un génocide » en Algérie, affirmant que la population algérienne a subi une réduction drastique entre 1830 et l’indépendance en 1962.

Ce report marque un nouvel épisode dans les relations complexes entre Alger et Paris, alors que les deux nations peinent à surmonter des désaccords historiques et politiques profonds.