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La statue du roi berbère Koceila, érigée dans la commune de Bouhmama, wilaya de Khenchela, n’aura pas eu le temps de marquer durablement le paysage local.
Installée le 4 décembre 2024 pour rendre hommage à cette figure historique amazighe, elle a été démantelée le jour même par les autorités locales, suscitant une vague de protestations et une vive polémique.
Selon un communiqué de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Bouhmama, la décision de retirer la statue découle du non-respect des procédures administratives.
Les organisateurs n’auraient pas obtenu l’aval des services spécialisés compétents avant de procéder à l’installation de l’œuvre. Le maire de la commune a précisé que ce retrait n’avait aucune motivation idéologique ou politique, mais qu’il visait à corriger des irrégularités légales.
Malgré cette explication, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une décision arbitraire. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a fermement condamné l’acte, qualifiant le retrait de "contradictoire et incompréhensible".
Selon le parti, l’autorisation avait initialement été accordée, ce qui rend la décision de déboulonner la statue difficile à justifier. Le RCD a également dénoncé une atteinte au patrimoine amazigh et une agression contre l’identité culturelle du pays.
Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Beaucoup de citoyens voient dans ce retrait une tentative de nier l’histoire amazighe et de marginaliser ses figures emblématiques. D’autres appellent à un débat apaisé, rappelant l’importance de respecter les procédures tout en honorant les grandes personnalités historiques.
Ce n’est pas la première fois que de telles controverses éclatent. En 2016, une statue de la reine amazighe Dihya avait été incendiée dans la même région, témoignant des tensions persistantes autour de la représentation de l’histoire et de l’identité en Algérie.
Le cas de la statue de Koceila relance un débat plus large sur la manière de commémorer l’histoire en Algérie. Alors que le pays cherche à concilier ses diverses identités, ces événements révèlent des fractures profondes. La valorisation des figures historiques locales reste un défi majeur, à la croisée des questions administratives, politiques et culturelles.
Pour l’heure, le sort de la statue demeure incertain, tout comme la réponse des autorités face à cette controverse qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Statue du roi berbère Koceila retirée à Khenchela, ravivant le débat sur l’identité amazighe.
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