Disney prêt à renforcer son investissement dans le cinéma français pour une meilleure place dans la chronologie des médias

En quête d’une réduction du délai de diffusion de ses films sur sa plateforme Disney+, le géant du divertissement américain pourrait quadrupler ses investissements dans le cinéma français. 

Actuellement, Disney+ doit attendre 17 mois après la sortie en salles pour proposer ses films en France, un délai imposé par la stricte chronologie des médias, qui régit l’industrie cinématographique française.

La France, marché clé pour les plateformes de streaming, applique des règles spécifiques pour protéger ses salles de cinéma et son industrie audiovisuelle. 

En vertu de ces règles, les plateformes doivent contribuer au financement de productions locales pour bénéficier de délais réduits. Par exemple, Netflix a récemment obtenu un délai de 15 mois en investissant une partie de ses revenus dans des productions françaises.

Pour Disney, ce délai constitue un défi stratégique. Avec des productions phares comme Avatar : La Voie de l’eau ou La Petite Sirène, une diffusion plus rapide sur Disney+ pourrait non seulement attirer davantage d'abonnés mais aussi renforcer sa compétitivité face à des plateformes comme Netflix et Amazon Prime Video.

Depuis 2021, Disney s'est engagé à investir 16 % de son chiffre d’affaires réalisé en France dans des œuvres françaises et européennes, un engagement chiffré à plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Cependant, cet effort n’a pas permis à Disney de descendre en dessous des 17 mois imposés par la chronologie des médias.

Selon des sources proches du dossier, Disney envisagerait de quadrupler cet investissement, ce qui pourrait représenter une contribution de plus de 100 millions d’euros annuels. Une telle décision renforcerait la production cinématographique française, tout en offrant à Disney une opportunité d’obtenir un délai de diffusion plus favorable.

Les négociations avec les autorités françaises et les chaînes de télévision traditionnelles restent complexes. Ces dernières, particulièrement TF1, France Télévisions et Canal+, bénéficient d'une position privilégiée dans la chronologie des médias. Une réduction du délai pour Disney pourrait être perçue comme une menace pour leur propre modèle économique.

Pour l'instant, aucune annonce officielle n’a confirmé cet investissement massif. Cependant, la volonté de Disney de s’adapter aux spécificités françaises témoigne de l’importance de ce marché dans sa stratégie globale.

Si cet accord aboutit, il pourrait transformer le paysage audiovisuel français. En injectant des millions supplémentaires dans le cinéma français, Disney contribuerait à la vitalité culturelle et économique du secteur. Cependant, certains craignent que l’influence croissante des plateformes internationales n’entraîne une uniformisation des contenus au détriment de la diversité culturelle.

Dans un contexte où la concurrence entre plateformes de streaming ne cesse de s'intensifier, Disney joue une carte stratégique majeure. 

Reste à savoir si ces efforts seront suffisants pour convaincre les décideurs français de lui accorder une place de choix dans la chronologie des médias.