Les oiseaux, un danger silencieux pour les pilotes : enquête sur le risque aviaire

Publié le 29 décembre 2024 à 23:59

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Un bruit sourd, une vibration inhabituelle, puis une odeur de brûlé. Ce scénario glaçant s’est déroulé en juillet dernier lorsqu’un avion EasyJet a percuté un groupe d’oiseaux au moment du décollage. Ce genre d'incident, bien que courant, reste un cauchemar pour les pilotes, confrontés à ce qu’on appelle le « risque aviaire ».

Un phénomène répandu mais souvent ignoré

Les collisions entre oiseaux et avions, appelées "birdstrikes", sont plus fréquentes qu'on ne le pense. Selon les experts, ces incidents surviennent principalement lors des phases critiques de vol, à savoir le décollage et l'atterrissage. Les réacteurs, les pare-brise et même les ailes peuvent subir des dommages sévères. En 2023, rien qu’en Europe, des milliers de cas ont été recensés, causant des retards, des annulations de vols, et parfois des situations critiques.

« Nous avons tous été formés à gérer ce genre d’incident, mais quand ça arrive, c’est toujours impressionnant », témoigne un pilote sous couvert d’anonymat. « L'impact peut endommager les moteurs et réduire la marge de manœuvre. Chaque seconde compte. »

Un coût humain et financier

En moyenne, les collisions aviaires engendrent chaque année des coûts estimés à 1,2 milliard de dollars à l’échelle mondiale. En 2009, le vol US Airways 1549, connu sous le nom de "Miracle sur l'Hudson", a été forcé à un amerrissage d’urgence après l’ingestion d’une volée d’oies dans les réacteurs. Cet événement spectaculaire a marqué les esprits, illustrant à quel point ces incidents peuvent être graves.

Les solutions en place

Les aéroports ne restent pas inactifs face à cette menace. À Bâle-Mulhouse, par exemple, un système d’effarouchement innovant a été mis en place. Des canons à ultrasons, des cris d’oiseaux préenregistrés, et même des rapaces dressés sont utilisés pour éloigner les volatiles.

« Nous surveillons également les pistes en permanence pour éviter que les oiseaux ne trouvent des sources de nourriture », explique Sophie Lambert, chargée de la faune sur le site.

Une cohabitation fragile

Malgré ces mesures, le risque ne disparaît jamais totalement. « Les oiseaux ont un rôle vital dans l’écosystème, il ne s’agit pas de les exterminer mais de cohabiter », précise Laurent Meyer, expert en aviation et sécurité.

Les pilotes, de leur côté, restent vigilants. « Ce n’est pas une question de savoir si un birdstrike va arriver, mais quand », conclut un commandant de bord.

En attendant, chaque décollage reste une épreuve où l’homme et la machine défient un ciel partagé avec la nature.

Les oiseaux, un danger silencieux pour les pilotes : enquête sur le risque aviaire

Collision aviaire évitée de justesse : un avion perturbe une volée d'oiseaux lors du décollage. © Radio Sisko FM

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