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Le groupe français Orano, spécialisé dans le combustible nucléaire, a annoncé avoir perdu le contrôle de sa filiale nigérienne, la Société des Mines de l'Aïr (Somaïr), qui exploite la mine d’uranium d’Arlit.
Cette situation intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’entreprise et les autorités nigériennes.
Dans un communiqué publié le 4 décembre 2024, Orano a dénoncé la prise de contrôle de Somaïr par le gouvernement nigérien.
Selon le groupe, les décisions du conseil d’administration ne sont plus respectées. Une résolution adoptée en novembre dernier, visant à suspendre les dépenses liées à la production pour préserver les fonds destinés au paiement des salaires, aurait été ignorée, aggravant la situation financière de l’entreprise.
« La gouvernance de la Somaïr a été usurpée, ce qui empêche Orano de mener ses opérations conformément à ses engagements », a déclaré un porte-parole d’Orano.
Cette crise s’inscrit dans une série de différends entre Orano et les autorités nigériennes.
En juin 2024, le gouvernement avait retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, considéré comme l’un des plus importants au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes d’uranium.
Cette décision faisait suite à des accusations de non-respect des délais de mise en exploitation du site.
En octobre dernier, Orano avait également suspendu la production sur le site d’Arlit, invoquant des difficultés financières et logistiques exacerbées par la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin, consécutive au coup d’État de juillet 2023.
Face à ces évolutions, Orano a annoncé envisager des actions en justice pour contester la prise de contrôle de sa filiale par les autorités nigériennes. Le groupe se dit préoccupé par la détérioration de la situation financière de Somaïr et les répercussions potentielles sur ses employés locaux.
Le Niger, riche en ressources naturelles, cherche depuis plusieurs mois à renforcer sa souveraineté sur ses ressources stratégiques, notamment l’uranium, dont il est l’un des principaux producteurs mondiaux.
Cette affaire pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Niger et les entreprises étrangères opérant dans le secteur minier.
Alors que le pays revendique un contrôle accru de ses ressources, Orano se retrouve confronté à des défis majeurs pour poursuivre ses activités dans la région.
Mine d'Arlit, Niger – Site stratégique d'extraction d'uranium au cœur des tensions entre Orano et le gouvernement nigérien. Photo : ERIC PIERMONT.
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