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Le gouvernement du Niger a pris des mesures drastiques contre deux grandes institutions médiatiques internationales, la BBC et Radio France Internationale (RFI), accentuant les tensions entre les autorités et la presse étrangère.
Cette décision intervient dans un contexte de répression croissante de la liberté d'expression depuis le coup d'État militaire de juillet 2023.
Le 12 décembre 2024, le ministre nigérien de la Communication, Raliou Sidi Mohamed, a annoncé la suspension des programmes de la BBC pour une durée de trois mois. Cette sanction fait suite à la diffusion de reportages qualifiés de "fausses informations" par les autorités, concernant une attaque extrémiste présumée. Selon le gouvernement, ces reportages viseraient à "déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes engagées sur le terrain".
Parallèlement, une plainte a été déposée contre RFI, accusée d'avoir mené une "campagne de désinformation grossière et honteuse". Les autorités affirment que la station aurait diffusé des propos incitant à la haine intercommunautaire et à la violence, des accusations rejetées par la direction de RFI.
Depuis le coup d’État de juillet 2023, le Niger a multiplié les actions contre les médias internationaux. En août 2023, les autorités avaient déjà suspendu les diffusions de France 24 et de RFI, invoquant des raisons similaires. Ces décisions ont été vivement critiquées par des organisations internationales comme Reporters sans frontières (RSF), qui y voient des "atteintes graves à la liberté de la presse".
Les suspensions de médias internationaux suscitent de vives inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l’homme et les organisations de presse. RSF a dénoncé ces décisions comme un "étranglement progressif du droit à une information indépendante et plurielle".
Dans un communiqué, la BBC a déclaré examiner la situation et espère un dialogue avec les autorités nigériennes pour rétablir ses diffusions. De son côté, RFI a fermement démenti les accusations portées contre elle et annoncé son intention de défendre sa réputation sur le plan juridique.
Ces mesures traduisent une volonté manifeste des autorités de resserrer leur emprise sur l’information dans un contexte de crise politique et sécuritaire. En privant les citoyens de sources médiatiques fiables, ces décisions risquent d’alimenter la désinformation et d’accroître les tensions internes.
Alors que le Niger s’enfonce dans une période d’incertitudes, la communauté internationale appelle au respect des droits fondamentaux, notamment la liberté de la presse, essentielle au débat démocratique et à la stabilité sociale.
Le Niger suspend la BBC pour trois mois et attaque RFI en justice, accusant les deux médias de désinformation. © Radio Sisko FM
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