Annulation du sommet de Luanda : les tensions entre la RDC et le Rwanda s’intensifient

Le sommet prévu aujourd’hui dans la capitale angolaise entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a été annulé, reflétant une impasse diplomatique persistante sur la question du groupe rebelle M23. 

Cette rencontre, organisée sous l’égide du président angolais João Lourenço, devait être une nouvelle tentative pour désamorcer les tensions croissantes entre les deux voisins de la région des Grands Lacs.

La principale cause de l’annulation réside dans les divergences fondamentales entre Kinshasa et Kigali au sujet du Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe rebelle actif dans l’est de la RDC. 

Selon la présidence congolaise, la délégation rwandaise aurait refusé de participer au sommet, exigeant que Kinshasa accepte des négociations directes avec le M23. 

Une condition immédiatement rejetée par la RDC, qui considère ce groupe comme une organisation terroriste soutenue par le Rwanda.

De son côté, Kigali maintient qu’il ne soutient pas le M23, tout en affirmant avoir pris des « mesures défensives » face à ce qu’il perçoit comme des menaces de la part de la RDC. Le ministère rwandais des Affaires étrangères a déclaré que l’absence de consensus sur ces questions rendait le sommet « inopportun ».

Depuis la résurgence du M23 en 2021, les violences dans l’est de la RDC ont provoqué le déplacement de plus de 1,9 million de personnes, selon les Nations unies. La région, riche en ressources minières mais en proie à une instabilité chronique, est le théâtre de combats acharnés entre le M23 et les forces armées congolaises.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir logistiquement et militairement les rebelles, une accusation régulièrement démentie par le gouvernement rwandais. La communauté internationale, bien qu’engagée dans des processus de médiation comme ceux de Nairobi et de Luanda, peine à trouver une issue à ce conflit.

L’Angola, acteur clé dans la médiation régionale, avait initié le processus de Luanda pour faciliter le dialogue entre les deux pays et réduire les tensions. Toutefois, l’annulation de ce sommet souligne l’incapacité des parties à parvenir à un compromis. Des experts en relations internationales appellent à une pression accrue sur le Rwanda pour qu’il cesse tout soutien présumé au M23, tandis que d’autres suggèrent que Kinshasa devrait envisager des négociations directes pour mettre fin aux violences.

Le président angolais João Lourenço a exprimé sa déception face à l’annulation de cette rencontre, soulignant « l’urgence de mettre fin aux souffrances des populations civiles » dans la région.

Alors que les tensions continuent de monter, les efforts diplomatiques semblent au point mort. Les populations de l’est de la RDC, déjà victimes d’une crise humanitaire sévère, attendent désespérément une solution durable. 

La communauté internationale, de son côté, est appelée à intensifier ses efforts pour restaurer la paix dans une région stratégique mais déchirée par des décennies de conflits.