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La Tunisie vient de franchir une étape importante dans ses efforts pour revitaliser son industrie des phosphates, autrefois fleuron de l’économie nationale.
Un mémorandum d'entente a été signé entre le ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Énergie et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), officialisant un partenariat stratégique pour moderniser ce secteur en difficulté.
Un secteur en crise depuis 2011
L'industrie tunisienne des phosphates, qui représentait une part significative des exportations du pays, traverse une crise profonde depuis 2011.
La production nationale a chuté drastiquement, passant de 8 millions de tonnes en 2010 à seulement 3,7 millions de tonnes en 2021, selon les données officielles.
Cette baisse a entraîné des pertes économiques considérables et l'érosion de marchés clés, notamment en Inde et dans l'Union européenne.
La situation a été aggravée par des problèmes récurrents liés à la gouvernance, à l’infrastructure vieillissante et aux tensions sociales dans les régions minières.
Face à ces défis, le gouvernement tunisien cherche des solutions durables pour relancer la production et regagner sa compétitivité sur le marché mondial.
Les objectifs du partenariat avec la BERD
La BERD, qui a investi plus de 2,1 milliards d’euros en Tunisie depuis 2012 dans divers secteurs, s’engage à apporter un soutien financier et technique à l’industrie des phosphates. Cet accord vise à :
- Moderniser les infrastructures pour améliorer la production et réduire les coûts.
- Valoriser le phosphogypse, un sous-produit de l’industrie, afin de minimiser son impact environnemental.
- Renforcer la gouvernance dans le secteur et optimiser les chaînes de production.
- Améliorer la compétitivité internationale en misant sur des innovations technologiques et des pratiques durables.
Dans ce cadre, la BERD pourrait également aider à attirer des investissements étrangers et à diversifier les débouchés pour les produits dérivés du phosphate, tels que les engrais chimiques.
Une coopération régionale en plein essor
Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large de la BERD pour soutenir l’industrie phosphatière en Afrique du Nord. Récemment, la banque a également accordé un prêt de 2,2 milliards de dirhams au groupe OCP du Maroc pour financer des projets liés au dessalement. Cette approche régionale montre l’importance stratégique de l’industrie phosphatière dans le développement économique et écologique de la région.
Un nouvel espoir pour l’économie tunisienne
La relance du secteur des phosphates pourrait avoir des retombées positives sur l’ensemble de l’économie tunisienne, notamment en termes de création d’emplois et d’amélioration des recettes d’exportation. Pour les autorités, ce partenariat avec la BERD marque le début d’une nouvelle ère, visant à transformer un secteur en déclin en un pilier économique moderne et durable.
Cependant, le chemin reste semé d’embûches. Les experts estiment qu’une mise en œuvre rigoureuse des réformes et une gestion transparente des ressources seront essentielles pour garantir le succès de ce projet ambitieux.
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