Sahby Mehalla
Le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, a pris position fermement contre le déploiement récent de forces russes dans la ville de Benghazi, à l'est du pays.
Cette nouvelle étape dans l’ingérence étrangère ravive les tensions dans une Libye encore marquée par une guerre civile prolongée.
Lors d’une allocution à Tripoli, Abdelhamid Dabaiba a dénoncé la présence militaire étrangère, en affirmant qu’elle constituait une atteinte directe à la souveraineté de la Libye. "Nous sommes un État indépendant, et nous ne tolérerons aucune tentative d’intervention extérieure qui menace notre unité territoriale", a déclaré le Premier ministre. Cette déclaration vise principalement les forces russes, largement associées au groupe Wagner, une organisation paramilitaire accusée de mener des opérations clandestines pour le compte du Kremlin.
Le déploiement russe intervient dans une région contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar, rival de Dabaiba et figure clé dans le conflit libyen. Haftar, soutenu par plusieurs puissances étrangères, dont la Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte, cherche à asseoir son contrôle sur l’est du pays, riche en ressources pétrolières. Selon des rapports récents, la Russie pourrait utiliser la Libye comme un levier stratégique en Méditerranée, consolidant ainsi sa présence militaire et politique en Afrique du Nord.
La communauté internationale observe avec préoccupation cette nouvelle escalade. Les Nations Unies, impliquées dans le processus de paix en Libye, appellent à une cessation immédiate des ingérences étrangères. De leur côté, les États-Unis et l'Union européenne ont exprimé leur inquiétude face à la montée en puissance des activités de Wagner dans la région. "La stabilité de la Libye est essentielle pour la sécurité de la Méditerranée et de l'Europe", a déclaré un porte-parole de l'Union européenne.
Le gouvernement d'unité nationale, soutenu par l'ONU, tente de stabiliser le pays en organisant des élections nationales prévues depuis longtemps. Toutefois, le maintien des forces étrangères, notamment russes, complique ces efforts. La présence de Wagner à Benghazi pourrait également exacerber les tensions entre les factions rivales, retardant encore la réconciliation nationale.
Si Abdelhamid Dabaiba continue de dénoncer les interventions étrangères, le contrôle limité de son gouvernement sur certaines régions de l’est rend difficile la mise en œuvre de ses déclarations. La Libye, en quête de stabilité après plus d'une décennie de chaos, semble une fois de plus au bord d'une escalade militaire.
L’avenir du pays dépendra en grande partie de la capacité de la communauté internationale à soutenir un dialogue inclusif tout en exerçant une pression sur les puissances étrangères impliquées.
Pour les Libyens, l'espoir d'une paix durable reste suspendu à la volonté des acteurs locaux et internationaux de respecter leur souveraineté.
Abdelhamid Dabaiba condamne fermement le déploiement russe à Benghazi, affirmant la souveraineté de la Libye.
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