Le Sénégal exige la fermeture des bases militaires françaises sur son territoire

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a officiellement demandé la fermeture des bases militaires françaises dans le pays, marquant un tournant significatif dans les relations entre le Sénégal et la France. 

Cette annonce s’inscrit dans une volonté de renforcer la souveraineté nationale et de redéfinir le partenariat stratégique avec Paris.

Dans une déclaration publique, le président Faye a souligné que la présence de bases militaires étrangères est incompatible avec les aspirations d’indépendance et de développement du Sénégal. 

« Le Sénégal ne peut se revendiquer pleinement souverain tout en hébergeant des bases militaires étrangères sur son sol », a affirmé le chef de l’État.

Actuellement, le Sénégal accueille environ 350 soldats français dans le cadre d’un accord bilatéral de défense. 

Le président Faye a toutefois insisté pour un départ total des troupes, et non une simple réduction des effectifs comme envisagé par la France.

Le président sénégalais a précisé que cette décision n’implique pas une rupture des relations diplomatiques ou économiques avec la France. « Il s’agit de redéfinir notre partenariat sur des bases plus équitables, à l’instar de nos relations avec d’autres grandes puissances comme les États-Unis, la Chine ou la Turquie », a-t-il expliqué.

Le Sénégal, bien qu’hôte des troupes françaises depuis plusieurs décennies, cherche désormais à adopter un modèle de coopération qui ne passe pas par la présence militaire directe.

Cette demande survient dans un contexte de contestation croissante de la présence militaire française en Afrique. 

Ces dernières années, plusieurs pays de la région, comme le Mali, le Niger ou encore le Burkina Faso, ont également demandé le retrait des troupes françaises, symbolisant une volonté générale de rupture avec les pratiques héritées de la colonisation.

La France, de son côté, a récemment annoncé une réduction progressive de ses effectifs militaires en Afrique, y compris au Sénégal. Cependant, la demande du président Faye va au-delà, réclamant un retrait total.

Sur le plan intérieur, cette décision a suscité des réactions variées. Les partisans de la souveraineté nationale applaudissent cette initiative, tandis que certains experts expriment leurs inquiétudes quant à la sécurité régionale et les implications économiques d’un tel départ.

À l’international, cette demande pourrait redéfinir les relations de la France avec ses anciennes colonies africaines, obligeant Paris à réévaluer son influence dans la région.

Le Sénégal s'engage ainsi dans une démarche de réaffirmation de son indépendance, dans un mouvement qui semble gagner du terrain à travers l'Afrique de l'Ouest. 

Reste à savoir comment la France répondra à cette demande et quel sera l’impact de cette décision sur les relations bilatérales.