La justice française exige de Telegram l’identité du hacker ayant piraté les données de Free

La justice française a ordonné à la messagerie cryptée Telegram de révéler l’identité du hacker responsable du vol de données personnelles de 19 millions de clients de Free, opérateur du groupe Iliad. 

Ce cybercriminel aurait tenté d’extorquer 10 millions d’euros au président de l’entreprise via un message sur Telegram.

Le tribunal judiciaire de Paris a statué en faveur de Free, exigeant que Telegram communique « toutes les données d’identification » liées au compte suspect. 

Le hacker, qui avait mis les données en vente en ligne, avait également contacté Xavier Niel, président d’Iliad, pour demander une rançon en cryptomonnaies. 

Une injonction stricte a été émise : Telegram dispose de 48 heures pour fournir les informations demandées.

Un tournant pour Telegram

Cette affaire met la messagerie Telegram sous pression. Créée par Pavel Durov, Telegram est réputée pour sa confidentialité et son cryptage avancé. 

Cependant, cette protection a souvent été critiquée pour son rôle dans des activités illicites. Fin août, Pavel Durov a été arrêté en France et mis en examen pour « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi ». 

Face aux critiques croissantes, Telegram a récemment modifié ses règles d’utilisation, indiquant qu’elle pourrait désormais transmettre aux autorités les adresses IP et numéros de téléphone de certains utilisateurs en cas de violations avérées.

Un précédent pour la cybersécurité ?

Cette décision pourrait marquer un tournant dans la régulation des messageries cryptées. Si Telegram se conforme à cette injonction, cela pourrait établir un précédent dans l’équilibre entre confidentialité des utilisateurs et coopération avec les autorités judiciaires. 

Une situation qui interpelle alors que la sécurité numérique et la vie privée restent des sujets majeurs dans un monde de plus en plus connecté.

Free espère désormais que la divulgation des informations permettra d’identifier et de poursuivre le hacker à l’origine de ce vol massif de données. 

Cette affaire, bien qu’elle cible un individu, pose des questions fondamentales sur l’usage et les limites de la confidentialité numérique. 

Telegram, quant à elle, se retrouve face à un défi crucial pour préserver sa réputation tout en respectant les lois internationales.