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Face à la controverse écologique, Oslo reporte ses ambitions minières dans l’Arctique.
La Norvège a annoncé qu’elle suspendait la délivrance de permis pour l’exploitation minière en eaux profondes dans ses zones maritimes arctiques.
Cette décision, annoncée le 1er décembre, résulte d’un compromis politique entre le gouvernement minoritaire et le parti écologiste de gauche (SV), en échange de son soutien budgétaire.
Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a déclaré que cette suspension était temporaire, laissant entrevoir une possible reprise à l’avenir. Cependant, le débat national sur l’exploitation des fonds marins est loin d’être clos.
Les travaux préparatoires, tels que l’élaboration de réglementations et les évaluations d’impact environnemental, se poursuivent.
Le gouvernement avait initialement prévu de délivrer les premiers permis dès 2025, dans le but de répondre à la demande croissante de métaux nécessaires à la transition énergétique, notamment le cuivre et les terres rares.
L’initiative a été vivement critiquée par des groupes environnementaux, des scientifiques et plusieurs pays, qui mettent en garde contre les risques irréversibles pour les écosystèmes marins.
En mai dernier, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a intenté une action en justice contre l’État norvégien, dénonçant l’absence d’études d’impact environnemental suffisantes avant l’ouverture des fonds marins à la prospection.
Selon le WWF, la faune et la flore des abysses pourraient être gravement menacées par les activités minières, mettant en péril des espèces encore largement méconnues. « La suspension est un pas dans la bonne direction, mais l’avenir des écosystèmes marins reste incertain », a déclaré Karoline Andaur, directrice du WWF Norvège.
Le parti écologiste SV a joué un rôle clé dans ce report, en conditionnant son soutien au budget de l’État à l’abandon temporaire des projets miniers. Pourtant, cette décision pourrait être remise en question après les prochaines élections nationales de septembre 2025.
Les partis d’opposition favorables à l’exploitation minière, actuellement en tête des sondages, pourraient inverser cette tendance.
Pour Oslo, l’exploitation des fonds marins constitue un enjeu stratégique.
Les métaux rares présents dans les eaux arctiques sont essentiels pour fabriquer des batteries, des éoliennes et d’autres technologies nécessaires à la transition énergétique.
La Norvège, en tant que leader mondial des énergies renouvelables, cherche à sécuriser son approvisionnement tout en renforçant sa compétitivité économique.
La suspension de la prospection minière en eaux profondes reflète un équilibre précaire entre les impératifs écologiques et économiques.
Si cette décision satisfait temporairement les défenseurs de l’environnement, l’avenir de l’exploitation minière norvégienne reste incertain, suspendu aux évolutions politiques et aux pressions internationales.
La Norvège suspend ses projets miniers en eaux profondes pour préserver les écosystèmes marins. / Photo : © radio sisko fm .
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