Crise migratoire au Maroc : une tension accrue autour de l'enclave de Ceuta

Le Maroc fait face à une nouvelle vague de tentatives d'émigration clandestine vers l'Espagne, marquée par un important déploiement policier aux abords de l'enclave espagnole de Ceuta. 

Selon Mohamed Benaïssa, militant marocain des droits de l'homme, ce déploiement représente "le plus important jamais réalisé à Fnideq", une ville voisine de Ceuta, pour prévenir une fuite massive de migrants marocains et subsahariens.

Ces derniers jours, des centaines de migrants ont tenté de franchir la frontière, certains essayant de contourner les barrières de sécurité ou de traverser à la nage. 

Les autorités marocaines ont renforcé les mesures de contrôle et instauré des points de contrôle sur les routes menant au nord du pays. Cependant, des affrontements entre migrants et forces de l'ordre ont eu lieu, aggravant la situation.

D'après les autorités, une soixantaine de migrants ont été arrêtés, tandis que des appels à une "grande évasion" circulaient sur les réseaux sociaux. Le Maroc aurait ainsi cherché à éviter une répétition des tragédies antérieures, notamment celle de juin 2022 à Melilla, qui avait causé la mort de 37 personnes.

La crise migratoire, exacerbée par des conditions économiques difficiles et un taux de chômage des jeunes atteignant 38 % au Maroc, a conduit à une augmentation des tentatives de franchissement des frontières vers l'Espagne. En août dernier, plus de 15.000 migrants ont été arrêtés, portant le total à 45.000 depuis le début de l'année, soit plus de 5.600 par mois.

Certains analystes estiment que cette pression migratoire pourrait être utilisée par le Maroc pour influencer ses relations avec l'Union européenne, en particulier sur la question du Sahara occidental. 

En 2021, le royaume avait laissé les migrants franchir les frontières, mais cette fois, il semble vouloir montrer qu'il contrôle la situation, tout en laissant entrevoir les conséquences potentielles d'un relâchement des mesures de sécurité.