L’Iran et la Palestine : entre soutien stratégique et ambitions régionales

Depuis la révolution islamique de 1979, l'Iran s'est affirmé comme un acteur clé de la cause palestinienne. 

La République islamique s'est opposée à Israël et aux États-Unis, utilisant la Palestine comme symbole de résistance dans la région. Mais pour l'Iran, cette prise de position dépasse le simple soutien aux Palestiniens. 

Il s’agit surtout d’une stratégie pour s'imposer comme une puissance régionale et pour contrecarrer toute domination israélo-américaine au Proche-Orient.

Après la révolution de 1979, l’Iran a choisi de soutenir des groupes comme le Hezbollah libanais, perçu comme un allié chiite stratégique contre Israël. 

Bien que Téhéran ait aussi entretenu des liens avec le Hamas, son aide reste pragmatique, limitée par des objectifs plus vastes, centrés sur ses propres intérêts nationaux.

Avec la découverte de son programme nucléaire en 2002, l'Iran est rapidement devenu la cible des pressions internationales, et cette "menace" nucléaire a éclipsé les enjeux palestiniens dans les discours israéliens et occidentaux. 

La signature des accords d'Abraham en 2020, permettant la normalisation des relations entre Israël et plusieurs États arabes, visait aussi à isoler Téhéran. 

Cependant, la médiation de la Chine en mars 2023 a permis une réconciliation historique entre l’Iran et l'Arabie saoudite, ouvrant la voie à une reconfiguration des alliances dans la région.

Dans ce nouveau contexte, l’Iran se positionne comme acteur de paix, prônant une solution juste à la question palestinienne tout en cherchant à renforcer ses alliances, notamment avec les pays du BRICS. 

Pourtant, cette diplomatie prudente est avant tout une stratégie pour consolider sa position régionale, tout en évitant un affrontement direct avec Israël.

Ainsi, bien que l'Iran continue d'afficher son soutien à la Palestine, son objectif principal demeure sa propre influence dans un Moyen-Orient en pleine reconfiguration.