Sabotage du réseau ferroviaire à grande vitesse en France : une enquête en cours

Publié le 28 juillet 2024 à 00:59

Sahby Mehalla

Des attaques coordonnées qui perturbent les préparatifs des Jeux Olympiques

Les récentes attaques de sabotage sur le réseau ferroviaire à grande vitesse (TGV) en France représentent un coup dur pour Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur chargé de sécuriser les Jeux Olympiques de Paris.

Bien qu’il ait promis que les responsables seraient rapidement arrêtés, aucune information concrète n’a été communiquée sur les auteurs potentiels de ces actes.

Impact sur les voyageurs et la sécurité nationale

Les attaques, survenues quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux, ont causé un chaos important pour les voyageurs et mis en lumière la vulnérabilité d’un symbole majeur de la prouesse technique française.

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a assuré que les coupables ne gâcheraient pas la fête, mais les perturbations étaient déjà bien visibles.

Le Premier ministre par intérim, Gabriel Attal, a appelé à la prudence avant de tirer des conclusions hâtives, tout en soulignant que les saboteurs possédaient une connaissance approfondie des points névralgiques à cibler pour maximiser les dégâts.

Suspicions et hypothèses

Des sources de sécurité ont immédiatement suspecté des radicaux d’extrême gauche selon un article de BBC, bien qu’aucune revendication n’ait été faite. Les méthodes utilisées pour incendier des fibres optiques et d'autres câbles critiques rappellent celles employées lors d’attaques précédentes attribuées à l’extrême gauche. En Allemagne, par exemple, un incendie de câbles ferroviaires près de Hambourg avait été revendiqué par un site internet de gauche dénonçant les infrastructures capitalistes.

Cependant, la nature coordonnée des attaques, qui ont touché quatre régions distinctes, dépasse habituellement le cadre d’action de l’extrême gauche française. L’une des tentatives de sabotage a été déjouée grâce à une équipe d’ingénieurs qui a repéré par hasard des saboteurs à proximité de Vergigny, abandonnant sur place des dispositifs incendiaires intacts.

Enquêtes et perspectives

Les forces régionales collectent des preuves sous la supervision de la police nationale, de la gendarmerie nationale et de la SDAT (Sous-direction antiterroriste). L’espoir repose en partie sur la capture des saboteurs en fuite. Le chef de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a précisé que les attaques visaient des intersections cruciales pour provoquer des perturbations majeures.

Des incidents similaires avaient déjà eu lieu, notamment en janvier 2023 à l'est de Paris et en mai 2024 près d’Aix-en-Provence. Ce dernier, coïncidant avec l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, présente des similarités troublantes avec les sabotages récents.

Menaces externes et tensions internationales

Le ministre de l’Intérieur avait mis en garde contre une menace "externe" élevée, évoquant des attaques jihadistes, bien que celles-ci ne correspondent pas aux sabotages actuels. La suspicion se tourne également vers la Russie, en raison de la campagne de désinformation menée contre la France et des tensions liées à l’invasion de l’Ukraine.

Des comptes pro-Kremlin ont diffusé des vidéos critiquant les Jeux de Paris et attaquant le président Emmanuel Macron. Récemment, un ressortissant russe a été arrêté à Paris, soupçonné de planifier des actes de "déstabilisation, d’interférence et d’espionnage". Bien que le Kremlin ait nié toute implication, les autorités françaises restent vigilantes.

La France fait face à une situation complexe et préoccupante à l'approche des Jeux Olympiques. Les saboteurs, qu’ils soient d’origine interne ou externe, ont démontré une capacité à perturber gravement les infrastructures critiques du pays. L'enquête se poursuit afin de déterminer les responsables et prévenir de nouvelles attaques, tout en assurant la sécurité des événements à venir.

Des cheminots réparent des dommages sur un conduit de câbles à Vald'Yerre, au sud-ouest de Paris.

Des cheminots réparent des dommages sur un conduit de câbles à Vald'Yerre, au sud-ouest de Paris. / JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP

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