Volleyball féminin : Les athlètes égyptiennes critiquent l'hypocrisie de la France sur le hijab aux JO de Paris

En compétition en tenue intégrale contre des adversaires en bikinis, les volleyeuses égyptiennes dénoncent l'interdiction du hijab imposée par la France.

Lors des Jeux Olympiques de Paris, les volleyeuses égyptiennes Marwa Abdelhady et Doaa Elghobashy ont attiré l'attention en jouant en tenue intégrale, incluant le hijab, face aux Espagnoles Liliana Fernandez Steiner et Paula Soria Gutierrez, vêtues de bikinis.

Cette confrontation a mis en lumière la récente interdiction par la France du port du hijab pour ses propres athlètes, au nom des principes de laïcité.

Après leur défaite 2-0 face à l'Espagne, Abdelhady et Elghobashy ont exprimé leur désaccord avec cette interdiction, soulignant la nécessité de respecter la diversité culturelle et religieuse dans le sport.

Elles ont critiqué l'imposition d'un code vestimentaire uniforme, affirmant que chaque athlète devrait être libre de choisir sa tenue.

Amnesty International, ainsi que dix autres organisations, ont écrit en juin au Comité International Olympique pour demander l'annulation de cette interdiction, la qualifiant de discrimination à l'encontre des athlètes musulmanes.

Elles ont souligné que ces mesures entraînent exclusion et isolement social pour de nombreuses athlètes musulmanes en France.

Anna Błus, chercheuse pour Amnesty International, a dénoncé le paradoxe des Jeux Olympiques de Paris 2024, qui se présentent comme les premiers Jeux neutres en matière de genre tout en imposant des restrictions qui semblent discriminer certaines athlètes en raison de leur religion.

Le débat sur les tenues sportives en France n'est pas nouveau. Jusqu'en 2012, les joueuses de volleyball étaient tenues de porter des bikinis, et les restrictions sur le port du hijab se sont étendues à divers sports, y compris le football et le basketball. Ces mesures, appliquées à tous les niveaux, sont critiquées pour leurs effets négatifs sur les droits des femmes musulmanes.

Malgré les critiques et les appels à l'inclusion, la question du hijab dans le sport continue de diviser, soulevant des enjeux de liberté personnelle et de respect des diversités culturelles.