Macron en visite en Serbie pour renforcer les liens avec l'UE et discuter de l'accord sur les Rafale

Le président français Emmanuel Macron se rend à Belgrade jeudi pour renforcer les relations avec la Serbie et la rapprocher de l'Occident, alors que le pays des Balkans jongle entre sa candidature à l'Union européenne et ses liens étroits avec la Russie et la Chine.

Lors de sa visite de deux jours, Macron et son homologue, le populiste serbe Aleksandar Vucic, prévoient de discuter de questions telles que l'achat des avions de chasse Rafale fabriqués par Dassault, ainsi que de questions liées à l'énergie et à l'intelligence artificielle.

Ce sera la deuxième rencontre de Macron avec Vucic cette année, et elle fait suite à la visite du président chinois Xi Jinping à Belgrade en mai, soulignant la position stratégique de la Serbie à la lisière de l'UE, avec des liens avec l'est et l'ouest.

Dans une tribune publiée jeudi dans le quotidien pro-gouvernemental Politika, Macron a écrit que Belgrade pourrait maintenir sa posture indépendante « uniquement sous l'égide de l'UE. » « Lorsque la guerre a de nouveau éclaté sur notre continent, initiée par la Russie, ... l'idée que la Serbie pourrait chercher sa propre voie dans le jeu éternel de l'équilibre entre les puissances ... est juste une illusion. »

L'UE reste le principal investisseur en Serbie, et des centaines de milliers de Serbes travaillent dans des entreprises occidentales.

Tard mercredi, Vucic a déclaré qu'il y avait des problèmes non résolus concernant l'achat des avions Rafale, estimé à environ 3 milliards d'euros (3,34 milliards de dollars). « Ce n'est pas une question de prix, mais une question de certaines garanties ... nous luttons avec cela depuis quatre jours », a-t-il déclaré à la télévision d'État RTS.

DÉPENDANCE AU GAZ RUSSE

Aleksandar Zivotic, professeur d'histoire à l'Université de Belgrade, a qualifié la vente des avions de « départ historique et politique de l'influence soviétique-russe. » « Une telle technologie militaire n'est pas seulement achetée avec de l'argent, mais avec des engagements de positionnement en politique étrangère », a-t-il dit.

Belgrade a réduit sa coopération militaire avec Moscou après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et a condamné l'invasion, mais, contrairement à l'UE et à d'autres pays occidentaux, elle n'a pas imposé de sanctions à Moscou.

L'armée et l'aviation serbes sont en grande partie basées sur la technologie soviétique, mais le pays a également acheté des hélicoptères et des avions de transport à Airbus, des radars à Thales et des missiles surface-air Mistral de France.

Belgrade, qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz, est encore dépendante du gaz russe et bénéficie du soutien du Kremlin dans son opposition à l'indépendance du Kosovo en 2008.

Vucic a déclaré qu'il et Macron aborderaient la coopération dans les domaines de l'énergie et de l'intelligence artificielle, et que les deux pays signeraient plusieurs accords correspondants.

Avant de rejoindre l'UE, la Serbie devra améliorer sa démocratie, l'état de droit et le système judiciaire, éradiquer la corruption, la bureaucratie et le crime organisé, et aligner sa politique étrangère sur celle de Bruxelles, y compris l'introduction de sanctions contre la Russie.