Revolut accuse Meta de complicité passive dans les fraudes bancaires et demande réparation pour les victimes

La banque en ligne britannique Revolut a interpellé jeudi Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, afin de lui demander de rembourser les victimes d'escroqueries perpétrées via ses plateformes. 

Cette requête intervient après l'annonce par Meta d'un partenariat avec les banques britanniques NatWest et Metro Bank, visant à partager des données pour prévenir la fraude. 

Revolut estime que ce partage de données est insuffisant pour répondre à l’ampleur du phénomène.

Selon un rapport publié par Revolut, les plateformes de Meta sont à l'origine de 62 % des escroqueries signalées par ses clients au premier semestre 2024, un chiffre similaire à celui du second semestre 2023. 

En particulier, Facebook serait responsable de plus de 39 % des fraudes à l’échelle mondiale, et de 28 % en France.

Woody Malouf, responsable de la lutte contre la criminalité financière chez Revolut, a critiqué ce partenariat, estimant que « les réseaux sociaux ne partagent jamais la responsabilité du remboursement des victimes ». 

Il appelle Meta à s’engager dans cette voie pour mieux lutter contre la fraude.

Meta, par la voix d'un porte-parole, a rappelé que la fraude est un problème multisectoriel nécessitant une collaboration entre les différents acteurs. 

L’entreprise a invité Revolut à rejoindre son programme de partage d'informations pour protéger les utilisateurs des deux entreprises.

Revolut a également salué les efforts du gouvernement français dans la lutte contre la fraude, notamment à travers la loi Naegelen, promulguée en juillet 2020, qui encadre le démarchage téléphonique et combat les appels frauduleux.

Avec 45 millions de clients dans le monde, dont plus de 3,5 millions en France, Revolut se positionne comme un acteur majeur de la lutte contre la fraude bancaire et appelle à des mesures plus ambitieuses pour protéger les consommateurs à l’échelle mondiale.