Violences sexuelles et sexistes : une réalité alarmante chez les femmes médecins

Une enquête publiée le 20 novembre par l’Ordre des médecins révèle des chiffres accablants sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu médical. 

Réalisée auprès de 21 140 praticiens, elle montre que 54 % des médecins ont connaissance de telles violences commises par un confrère, et que près de la moitié des femmes médecins interrogées (49 %) en ont elles-mêmes été victimes.

Des violences omniprésentes pendant les études

Le cadre des études de médecine se révèle particulièrement propice aux violences. Parmi les femmes médecins victimes, 48 % déclarent que ces agressions se sont produites alors qu’elles étaient étudiantes. 

Les enseignants ou maîtres de stage sont accusés dans 69 % des cas d’outrages sexistes et dans 63 % des cas de harcèlement sexuel. Cependant, en ce qui concerne les viols, 47 % des victimes pointent du doigt d’autres étudiants.

Des répercussions professionnelles dissuasives

Le baromètre met également en lumière la peur des représailles, frein majeur au signalement des faits. Près de 15 % des médecins dénonciateurs rapportent des discriminations professionnelles, allant de la non-obtention de postes à des mutations forcées ou des mises à l’écart.

Un plan d’action pour la tolérance zéro

Face à ces constats « très inquiétants », le docteur François Arnault, président de l’Ordre des médecins, a affirmé que « cette situation ne peut pas durer ». 

L’Ordre a mis en place un formulaire de signalement sur son site et milite pour l’adoption de mesures législatives, notamment l’accès au casier judiciaire et au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

L'Ordre des médecins prévoit de reconduire cette enquête dans deux ans afin de mesurer l’évolution de la situation et réitère son objectif de « tolérance zéro » envers les auteurs de violences. 

Cette initiative marque une étape importante dans la lutte contre un fléau longtemps passé sous silence dans le milieu médical.