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Ce lundi, sept familles françaises, rassemblées au sein du collectif Algos Victima, ont déposé une plainte contre la plateforme TikTok, accusant cette dernière d’avoir promu des contenus liés au suicide et à l’automutilation auprès de leurs enfants.
Selon les plaignants, ces contenus auraient eu des conséquences dramatiques, entraînant deux suicides, quatre tentatives, et des troubles graves comme l’anorexie chez une autre adolescente.
L’avocate du collectif, Laure Boutron-Marmion, a affirmé que TikTok porte une lourde responsabilité en raison de l’effet de ses algorithmes, qui exposeraient les jeunes utilisateurs à des « bulles de filtres » renforçant leurs centres d’intérêt. « On peut imaginer les effets dévastateurs quand ces filtres concernent les idées suicidaires ».
Elle dénonce également une absence de modération suffisante, alors que « l’application sait que son contenu est addictif ».
Les familles reprochent notamment à TikTok d’avoir recommandé à leurs filles des contenus inquiétants, allant de vidéos sur l’image de soi et l’alimentation à des guides détaillés sur l’automutilation et les moyens de se suicider.
Selon elles, ces recommandations seraient directement liées aux algorithmes de la plateforme qui, au lieu de protéger les jeunes utilisateurs, les enferment dans des contenus sensibles.
TikTok, en réponse, a indiqué qu’elle redirige les recherches sur des termes liés au suicide vers des pages de ressources et a rappelé qu’elle a supprimé proactivement 98,8 % des vidéos problématiques entre avril et juin.
L’entreprise a également retiré plus de 22 millions de contenus dans l’Union européenne cette année pour des violations de ses règles communautaires et publicitaires.
Toutefois, elle affirme ne pas avoir été notifiée de cette nouvelle procédure judiciaire.
TikTok de plus en plus ciblée par des actions judiciaires
Cette affaire s’ajoute à une série de procédures contre la plateforme. Début octobre, les procureurs de quatorze États américains avaient déjà intenté une action en justice contre TikTok, l’accusant de collecter les données de mineurs sans autorisation et de porter atteinte à leur santé mentale.
En Europe, la plateforme a également été sous le feu des projecteurs avec une enquête officielle en février pour des manquements supposés à la protection des mineurs.
Pour les familles du collectif Algos Victima, l’objectif de cette plainte est d’obtenir une reconnaissance judiciaire des impacts des algorithmes de TikTok sur la santé mentale des jeunes et de voir la plateforme répondre de ses actes devant la justice française.
Impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes © Radio Sisko FM, illustration générée par IA.
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