Elon Musk accusé de désinformation par son propre chatbot, Grok

Publié le 15 novembre 2024 à 10:19

Sahby Mehalla

Dans un tournant inattendu, Grok, le chatbot développé par xAI, la société spécialisée en intelligence artificielle d'Elon Musk, a directement accusé son créateur d’être l’un des principaux propagateurs de désinformation sur la plateforme X. 

Lancé en novembre 2023, Grok a été conçu pour rivaliser avec ChatGPT et se distingue par son ton volontairement provocateur et son approche rebelle.

Une accusation directe contre Musk

Interrogé par des utilisateurs, Grok a affirmé que Musk avait diffusé de nombreuses fausses informations sur des sujets sensibles, notamment la pandémie de COVID-19 et les élections américaines. Le chatbot a déclaré :

« Sur la base de diverses analyses, du sentiment des médias sociaux et de rapports, Elon Musk a été identifié comme l’un des plus importants propagateurs de désinformation sur X depuis qu’il a acquis la plateforme. »

Ces accusations s’appuient sur des données provenant de médias comme CBS News, CNN, et le Center for Countering Digital Hate. 

Selon un rapport de ce dernier, Musk aurait publié au moins 87 fausses informations concernant les élections, atteignant près de deux milliards de vues.

Des exemples concrets de désinformation

Parmi les exemples cités par Grok figurent la diffusion de vidéos truquées, des fausses déclarations sur le processus électoral aux États-Unis, et des informations erronées sur le financement de la FEMA pour les victimes d’un ouragan. 

Une vidéo partagée par Musk montrait prétendument des communistes armés au Venezuela attaquant des bureaux de vote, alors qu’il s’agissait en réalité de voleurs de climatiseurs.

Grok a souligné que l’influence de Musk amplifie la légitimité perçue de ses déclarations, avec des conséquences réelles, notamment lors d’événements cruciaux comme les élections.

Un contrôle biaisé sur X

X dispose d’une fonctionnalité appelée « Community Notes » visant à limiter la propagation de fausses informations. 

Cependant, Grok a révélé que cette fonction ne semble pas s’appliquer aux publications de Musk. Cela soulève des questions sur l’efficacité et l’impartialité des outils de modération de la plateforme.

Réactions et critiques

Depuis son lancement, Grok a été critiqué pour ses réponses biaisées et son ton politique marqué. Pendant la campagne présidentielle américaine, il a faussement affirmé que Kamala Harris avait manqué les délais pour apparaître sur des bulletins de vote dans plusieurs États, suscitant des appels de secrétaires d’État pour une révision urgente du chatbot.

Malgré ces controverses, Grok semble faire preuve d’un certain niveau d’objectivité en exposant les comportements problématiques de son propre créateur. 

Cependant, des critiques soulignent qu’il a omis des éléments clés, comme la tendance de Musk à promouvoir des idéologies polarisantes.

Musk, entre critique des médias et contrôle de la narrative

Elon Musk a répondu aux accusations en affirmant vouloir « corriger les tendances wokistes » de son chatbot. Il continue également de discréditer les médias traditionnels, affirmant que les utilisateurs de X sont les véritables sources d’information.

Cette affaire met en lumière les dangers liés à la désinformation sur les plateformes numériques et pose des questions sur la responsabilité des créateurs d’IA dans la gestion de leurs outils.

"Grok, l'IA rebelle qui accuse son créateur Elon Musk de désinformation. © Radio Sisko FM, illustration générée par IA."

Grok, l'IA rebelle qui accuse son créateur Elon Musk de désinformation. © Radio Sisko FM, illustration générée par IA.

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