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Un grand requin blanc a été aperçu en novembre 2024 au large de Porquerolles, dans le Var, par le pêcheur Henri Cavillon.
Ce dernier a décrit à TF1 une rencontre mémorable avec ce squale emblématique de la Méditerranée, connu pour être à la fois fascinant et rare.
Pourtant, malgré cette observation exceptionnelle, les experts s’accordent à dire que l’espèce est en fort déclin dans cette région, victime de multiples pressions environnementales et humaines.
Une espèce emblématique mais en danger critique d’extinction
Présent en Méditerranée depuis l’Antiquité, le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) fait face à un déclin alarmant de sa population.
Selon Nicolas Ziani, directeur du Groupe phocéen d’étude des requins (GPER), cette situation est principalement due à la pêche côtière et industrielle.
Une modélisation publiée en 2019 estime une diminution de 90 à 96 % de la population de cette espèce dans la région, ce qui correspond à moins de 80 individus encore vivants aujourd’hui. En conséquence, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe le grand requin blanc en danger critique d’extinction en Méditerranée.
Des recherches scientifiques révélatrices
Pour mieux comprendre la présence de cette espèce en Méditerranée, une étude scientifique internationale a été menée entre 2021 et 2023 dans le canal de Sicile, un lieu stratégique de migration pour les thons rouges, principale proie des grands requins blancs. Les chercheurs ont déployé des caméras sous-marines appâtées (BRUVs) pour tenter d’observer les squales, tout en utilisant des attractifs comme du sang et des morceaux de poisson. Cependant, après 359 heures de vidéo, aucune observation directe de grand requin blanc n’a été enregistrée.
Malgré l’absence de preuves visuelles, des analyses d’ADN environnemental ont confirmé leur présence dans la région, suggérant que la population est non seulement réduite mais aussi extrêmement fragmentée.
Des chiffres rares mais historiques
Depuis 1600, seules 794 observations de grands requins blancs ont été recensées en Méditerranée, selon Nicolas Ziani. Ce chiffre englobe les spécimens vivants, les animaux morts, ainsi que des reliques, comme une mâchoire récemment identifiée dans une collection privée à Toulon. Ces données illustrent la difficulté d’étudier une espèce aussi insaisissable, même dans des zones réputées propices à sa présence.
Un futur incertain
Face à ce constat alarmant, la préservation du grand requin blanc en Méditerranée reste un défi majeur.
Les pressions exercées par l’activité humaine, combinées à la rareté des observations directes, compliquent les efforts de conservation.
Cependant, les avancées technologiques et les études génétiques pourraient jouer un rôle crucial dans la protection de cette espèce emblématique, dont la survie semble de plus en plus menacée.
Un grand requin blanc aperçu au large de Porquerolles, symbole de la fragilité de l'écosystème méditerranéen. © Radio Sisko FM, illustration générée par IA.
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