Niger : La junte retire la nationalité à neuf proches de l'ex-président Bazoum

Le 10 octobre 2024, le président du régime militaire nigérien, Abdourahamane Tiani, a annoncé la déchéance de la nationalité nigérienne de neuf personnalités proches de l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé lors du coup d’État de juillet 2023. 

Cette décision, inédite dans l’histoire du Niger, vise des figures politiques considérées comme des opposants au régime actuellement en place à Niamey.

Ces neuf individus, principalement issus du cabinet de Bazoum, sont accusés de terrorisme, de complot et d’atteinte aux intérêts de l’État. 

Parmi eux se trouve Rhissa Ag Boula, ancien ministre d'État et chef historique des rébellions touarègues de 1991 et 2007. 

Après le renversement du gouvernement, Ag Boula a créé un Conseil de résistance pour la République, destiné à s’opposer à la junte. 

D’autres personnalités clés, comme les généraux Abou Mahamadou Tarka et Karingama Wali Ibrahim, ont également été impliquées.

Bien que certaines de ces figures aient trouvé refuge à l'étranger, notamment en France, les autorités nigériennes continuent de les rechercher et les considèrent comme des fugitifs. 

Ces opposants sont également accusés d’« intelligence avec une puissance étrangère » et de trahison.

Cette décision de déchéance de nationalité a suscité des réactions critiques, notamment de la part de l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui dénonce une violation des droits fondamentaux des individus concernés. 

Ce développement survient alors que la junte militaire cherche à consolider son pouvoir en éliminant toute forme d'opposition, intensifiant les tensions politiques au Niger.