L’Algérie exclut le blé français au profit des fournisseurs russes

L'Algérie a récemment décidé d'exclure le blé français d'un appel d'offres portant sur l'acquisition de 500 000 tonnes de céréales, une décision rapportée par l’agence Reuters ce mercredi 9 octobre. 

Selon des sources commerciales, cette exclusion est directement liée à la crise diplomatique en cours entre Alger et Paris.

La tension entre les deux pays a éclaté en juillet dernier, lorsque l'Algérie a rappelé son ambassadeur en France. 

Cette décision faisait suite à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, un geste perçu comme un appui au plan d'autonomie marocain pour ce territoire contesté.

Sur le plan économique, cette crise diplomatique semble désormais impacter les échanges commerciaux, notamment les importations de blé. 

Le blé français, autrefois prédominant sur le marché algérien, est aujourd'hui complètement exclu des options d'approvisionnement pour cet appel d'offres, selon plusieurs sources au fait du dossier.

L'Algérie, qui importe chaque année des millions de tonnes de blé, se tourne désormais vers d'autres marchés, notamment la région de la mer Noire, où la Russie est un fournisseur majeur. 

Cette décision pourrait affaiblir davantage la filière céréalière française, déjà en difficulté cette saison.

Malgré cette exclusion, le commerce agricole entre la France et l'Algérie avait pourtant montré des signes de reprise cette année. 

Au premier semestre 2024, les exportations françaises de produits agricoles vers l’Algérie, dominées par les céréales, avaient augmenté de 90,5 % par rapport à la même période en 2023, selon les données des Douanes françaises.

Cette nouvelle étape dans les tensions entre Paris et Alger soulève des questions sur l’avenir des relations commerciales entre les deux pays, alors que l’Algérie vise l’autosuffisance en blé dur d’ici 2026.