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Dans un geste historique pour le 70e anniversaire de l'insurrection algérienne du 1er novembre 1954, le président français Emmanuel Macron a officiellement reconnu que Larbi Ben M'hidi, dirigeant influent du Front de libération nationale (FLN) et figure emblématique de la résistance algérienne, a été assassiné en 1957 par des militaires français sous le commandement du général Paul Aussaresses.
Ben M'hidi, souvent surnommé le "Jean Moulin algérien" en raison de son influence et de son engagement pour l’indépendance de l'Algérie, avait jusqu'alors vu sa mort officiellement rapportée comme un suicide, une version qu'Aussaresses avait finalement réfutée dans les années 2000.
Dans un communiqué diffusé par l’Élysée, Emmanuel Macron a qualifié Ben M'hidi de "héros national", soulignant que son courage et son charisme inspiraient même le respect de ses ennemis.
Ce geste de reconnaissance survient alors que les relations franco-algériennes traversent une phase tendue, notamment après une visite diplomatique au Maroc qui a ravivé certaines frictions entre Paris et Alger.
Le président Macron a réitéré sa volonté de "réconciliation des mémoires" entre la France et l'Algérie, en s'appuyant sur la recherche de vérité historique.
Ben M'hidi, né en 1923 près d’Aïn M'lila, a joué un rôle central dans la "bataille d'Alger" de 1956, où il dirigeait la "Zone autonome d'Alger".
À l'époque, un ensemble de lois répressives, les "pouvoirs spéciaux", avait permis au gouvernement français de déléguer des pouvoirs de police étendus à l'armée, ouvrant la voie à des actions militaires intensifiées contre les insurgés algériens.
La reconnaissance de cet assassinat s'inscrit dans une série d'initiatives de la présidence française pour reconnaître les violences de cette période, Macron ayant également rendu hommage à d'autres victimes algériennes de la répression, dont Maurice Audin et Ali Boumendjel.
Vers une mémoire partagée
La France et l'Algérie ont historiquement entretenu des relations complexes, marquées par une histoire coloniale douloureuse.
Dans cette perspective, la reconnaissance par la France de certains épisodes sombres de la guerre d’Algérie vise à ouvrir un dialogue pour "constituer une mémoire apaisée et partagée", une volonté que Macron a évoquée "en pensant aux générations futures".
Avec ce geste, la France souhaite apaiser les blessures du passé, en posant des jalons vers une relation plus harmonieuse avec l'Algérie.
Larbi Ben M'hidi héro algérien
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