Burkina Faso : Jean Emmanuel Ouédraogo nommé Premier ministre par la junte

Dans un tournant politique majeur, Jean Emmanuel Ouédraogo a été désigné Premier ministre du Burkina Faso par le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré. 

Cette annonce survient après la dissolution, la veille, du gouvernement dirigé par Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, sans explication officielle.

Avant sa nomination, Jean Emmanuel Ouédraogo occupait le poste de ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme depuis octobre 2022. Ancien directeur de la Télévision nationale du Burkina et rédacteur en chef de la RTB/Télé de 2016 à 2021, il est réputé pour sa capacité à naviguer dans des contextes politiques complexes tout en maintenant une proximité avec les réalités culturelles du pays.

La nomination de Jean Emmanuel Ouédraogo intervient dans un contexte de défis sécuritaires croissants pour le Burkina Faso. Le pays est en proie à une recrudescence des attaques de groupes armés affiliés à al-Qaïda et à l’État islamique. Ces violences ont entraîné des milliers de morts et poussé plus de deux millions de Burkinabè à l'exil, aggravant une crise humanitaire déjà préoccupante.

La junte militaire, au pouvoir depuis le coup d'État de septembre 2022, a récemment prolongé la transition jusqu’en 2027, reportant les élections prévues en juillet 2024. Cette décision a suscité des critiques, tant sur la scène nationale qu’internationale.

Dans ses nouvelles fonctions, Jean Emmanuel Ouédraogo devra s'atteler à restaurer la sécurité, renforcer la cohésion sociale et répondre aux attentes économiques et sociales d'une population éprouvée par l'instabilité. Selon les observateurs, sa nomination pourrait également refléter une volonté de renforcer la communication institutionnelle et de mobiliser les ressources culturelles dans la lutte contre l’extrémisme.

La communauté internationale surveille de près ces développements. 

Les partenaires traditionnels du Burkina Faso, notamment les pays de la CEDEAO et les puissances occidentales, ont exprimé des inquiétudes quant à la prolongation de la transition et à la situation sécuritaire dans la région du Sahel. 

Les tensions diplomatiques pourraient également influer sur les relations du Burkina Faso avec ses alliés étrangers.

La nomination de Jean Emmanuel Ouédraogo marque une nouvelle étape dans la gestion de la transition burkinabè. 

Reste à voir si ce changement à la tête de l’exécutif permettra de relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté.