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Le retrait officiel du Mali de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) continue de faire des vagues, mais bénéficie d’un soutien important des autorités coutumières et religieuses maliennes.
Ce soutien marque un tournant symbolique dans la crise diplomatique qui oppose le Mali et plusieurs autres États membres de la région à l’organisation sous-régionale.
Lors du 66ᵉ sommet des chefs d’État de la CEDEAO, tenu à Abuja le 15 décembre 2024, l’organisation a acté le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ces pays, unis sous l’Alliance des États du Sahel (AES), avaient officiellement annoncé leur départ en janvier dernier. Ils reprochent à la CEDEAO de manquer de soutien dans la lutte contre le terrorisme et d’être influencée par des agendas étrangers.
Pour rassurer la population et renforcer l’unité nationale face à ce tournant stratégique, les autorités coutumières et religieuses du Mali ont pris une position claire : elles appuient la décision des dirigeants de l’AES. Des concertations ont été organisées dans les régions du pays, notamment à Bamako, pour expliquer les enjeux de cette décision et mobiliser le soutien populaire.
Selon des déclarations recueillies par Malijet, ces leaders traditionnels estiment que le retrait permettra au Mali de s’orienter vers des alliances plus favorables à ses intérêts souverains. « La CEDEAO n’a pas toujours été à la hauteur des défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté », a déclaré un dignitaire religieux lors d’une réunion à Bamako.
Malgré ce retrait, la CEDEAO a décidé de maintenir un dialogue avec les trois pays membres de l’AES jusqu’en juillet 2025. L’objectif : explorer des solutions pour un retour éventuel ou une nouvelle forme de coopération. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a été désigné pour mener ces échanges.
Le retrait du Mali de la CEDEAO soulève des questions sur l’avenir de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest. Avec l’AES, Bamako, Ouagadougou et Niamey ambitionnent de bâtir une organisation centrée sur leurs priorités communes, notamment la lutte contre l’insécurité et la défense de leur souveraineté.
Les prochaines semaines seront cruciales pour observer l’impact de cette décision sur la stabilité régionale. Une chose est sûre : avec le soutien des autorités coutumières, le Mali semble prêt à affronter les défis qui l’attendent.
Photo de famille de la 66ᵉ session ordinaire de la CEDEAO, marquée par l'officialisation du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. (Crédit photo : CEDEAO)
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