Kenya : la colère monte face à une vague d'enlèvements de jeunes opposants

Des manifestations ont éclaté dans la capitale kényane en réaction à une vague d’enlèvements ciblant de jeunes critiques du gouvernement. 

Les forces de sécurité, accusées d’être à l’origine de ces disparitions, sont de plus en plus pointées du doigt par les défenseurs des droits humains.

Depuis juin 2024, la Commission nationale des droits de l'homme du Kenya (KNCHR) a recensé 82 cas d’enlèvements de jeunes citoyens, dont 29 restent portés disparus. Parmi les victimes figurent des influenceurs et des militants ayant exprimé leur opposition au gouvernement sur les réseaux sociaux. Un exemple marquant est celui de Billy Mwangi, 24 ans, disparu après avoir publié une image générée par intelligence artificielle représentant le président William Ruto dans un cercueil.

Le 30 décembre, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Nairobi pour dénoncer ces enlèvements, exigeant des réponses et la fin de ce qu’ils considèrent comme une campagne de répression orchestrée par l’État. La police a rapidement dispersé le rassemblement à l’aide de gaz lacrymogènes et a procédé à des arrestations, y compris celle du sénateur Okiya Omtatah, qui participait à un sit-in.

Les organisations de défense des droits humains dénoncent un retour à des pratiques répressives rappelant les années sombres du régime de l’ancien président Daniel Moi. « Ces disparitions forcées constituent une menace grave pour la liberté d'expression et la sécurité des citoyens », a déclaré un porte-parole d'Amnesty International.

Le président William Ruto a promis de mettre un terme à ces enlèvements, affirmant que son gouvernement s’engage à garantir la paix et la sécurité pour tous. Cependant, ses détracteurs jugent ces déclarations insuffisantes et demandent des mesures concrètes pour protéger les droits fondamentaux.

Alors que les tensions restent vives, les défenseurs des droits humains appellent la communauté internationale à surveiller la situation au Kenya. 

Les manifestations pourraient se poursuivre dans les jours à venir, amplifiant la pression sur le gouvernement.