Rejet du délai de rétractation proposé par la Cedeao : Le Mali, le Niger et le Burkina Faso confirment leur départ définitif

Publié le 31 décembre 2024 à 14:51

radio sisko fm

Les régimes militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso, membres de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont officiellement rejeté le délai de rétractation de six mois proposé par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour revenir sur leur décision de quitter l'organisation régionale. 

Cette annonce marque une nouvelle escalade dans les tensions entre ces pays et la Cedeao.

Dans un communiqué conjoint, les trois pays ont qualifié le délai proposé de « décision unilatérale » qui ne reflète pas leurs aspirations. « Notre retrait de la Cedeao est irréversible », ont-ils affirmé, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une « tentative de déstabilisation » extérieure. Le retrait définitif était initialement prévu pour le 29 janvier 2025, avec une période de transition jusqu'au 29 juillet 2025 pour permettre une éventuelle réintégration.

Cette rupture intervient dans un contexte de désaccords profonds entre l'AES et la Cedeao, notamment sur les questions de gouvernance et de coopération régionale. Depuis la formation de l’AES en septembre 2023, les trois pays ont clairement affirmé leur volonté de s'éloigner des politiques traditionnellement dictées par la Cedeao. L'AES privilégie désormais des partenariats avec des acteurs internationaux tels que la Russie, en rupture avec les alliances traditionnelles avec la France et d'autres pays occidentaux.

La décision de ces États a suscité des réactions mitigées. Selon Reuters, la Cedeao avait espéré que cette période de rétractation ouvrirait un dialogue pour éviter une fracture définitive. Toutefois, l’alliance militaire formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso semble renforcer leur position stratégique dans la région, notamment dans la lutte contre le terrorisme et pour une souveraineté accrue.

Le départ de ces trois nations pourrait redéfinir l’équilibre des forces en Afrique de l’Ouest. Pour certains analystes, l’émergence de l’AES marque une volonté de réinventer la coopération régionale sur des bases nouvelles, tandis que d’autres y voient un risque de fragmentation qui pourrait nuire à la stabilité de la région.

Avec cette décision ferme, le Mali, le Niger et le Burkina Faso envoient un message clair : leur avenir ne passe plus par la Cedeao, mais par des alliances régionales et internationales choisies en fonction de leurs propres priorités.

Rejet du délai de rétractation proposé par la Cedeao : Le Mali, le Niger et le Burkina Faso confirment leur départ définitif

Photo de famille des chefs d'Etat de l'AES, lors du premier sommet le 6 juillet 2024. Présidence du Mali.

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