La Côte d’Ivoire annonce le départ des troupes françaises et la fermeture de leur base à Abidjan

Une annonce majeure marque un tournant dans les relations militaires franco-ivoiriennes. Le président ivoirien Alassane Ouattara a officiellement confirmé le départ des troupes françaises stationnées dans le pays. 

La base militaire de Port-Bouët, occupée par le 43ᵉ Bataillon d'Infanterie de Marine (BIMA), sera rétrocédée aux Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) dès janvier 2025.

Cette décision s’inscrit dans une dynamique de réorganisation de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest. La base, située près de l’aéroport international d’Abidjan, sera rebaptisée "Camp Général de Corps d’Armée Ouattara Thomas d’Aquin", en hommage au premier chef d'état-major ivoirien.

Le président Ouattara a précisé que ce retrait est le fruit d’une concertation entre Paris et Abidjan, dans le but de renforcer l’autonomie des forces armées ivoiriennes. Toutefois, il a insisté sur la continuité de la coopération militaire sous d’autres formes, notamment des entraînements conjoints et des échanges de stagiaires entre les deux armées.

Ce départ s’ajoute à une série de retraits des forces françaises en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces mouvements reflètent une reconfiguration de la politique militaire française sur le continent, dans un climat marqué par la montée des sentiments anti-français et la diversification des partenaires militaires africains.

Pour Abidjan, ce retrait représente une opportunité de renforcer sa souveraineté militaire. La réorganisation prévoit également une modernisation des infrastructures militaires ivoiriennes.

La France, qui disposait jusqu’alors d’une forte présence militaire en Afrique de l’Ouest, revoit progressivement ses stratégies pour répondre aux défis sécuritaires et politiques de la région. En Côte d’Ivoire, la coopération devrait désormais s’articuler autour d’accords bilatéraux renforçant les capacités des FACI, mais sans présence permanente de troupes françaises.

Analyse : Si ce retrait symbolise un recul de l’influence militaire française en Afrique, il illustre également la volonté des pays africains de redéfinir leurs partenariats internationaux. 

La Côte d’Ivoire, tout en affirmant son autonomie, devra équilibrer ses relations avec ses alliés traditionnels et émergents pour garantir sa sécurité nationale.