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Créée en 1985 par Ivan Misner, Business Network International (BNI) a su s’imposer dans le monde comme un réseau puissant de recommandations d’affaires.
Cependant, malgré son succès apparent, plusieurs entrepreneurs et experts en business networking expriment des critiques à l’encontre de cette organisation.
L’exclusivité des groupes, la pression financière et l’efficacité réelle des recommandations sont autant de points qui alimentent le débat.
Des frais d’adhésion élevés et un retour sur investissement discutable
L’adhésion à BNI impose des frais d’inscription annuels qui varient selon les régions et les groupes.
En France, les coûts peuvent atteindre plus de 1 000 euros par an, un investissement conséquent pour de nombreux entrepreneurs, notamment les indépendants et les petites entreprises.
Selon un rapport publié par Le Monde des Réseaux, plusieurs membres ont exprimé des doutes quant au retour sur investissement de cette dépense : "Après plusieurs mois, j’ai reçu très peu de recommandations pertinentes pour mon domaine, mais j’étais toujours obligé de payer," confie un ancien membre de BNI Paris.
Cette question d’efficacité devient problématique lorsque les promesses de croissance ne se concrétisent pas.
Un modèle de recommandation qui pousse à la pression commerciale
BNI fonctionne selon une règle d’exclusivité : un seul membre par profession est accepté dans chaque groupe.
Bien que cela puisse sembler bénéfique en évitant la concurrence directe, cela impose aux membres de contribuer activement à des recommandations régulières pour les autres entrepreneurs.
Cette pression peut amener à des recommandations "forcées", où les membres se sentent contraints de proposer des contacts même lorsque cela n’est pas réellement pertinent.
Selon une enquête menée par Business Magazine, "les relations de confiance qui fondent le réseautage professionnel peuvent se détériorer, car certaines recommandations sont plus intéressées que réellement utiles."
Des réunions obligatoires qui pèsent sur le temps des entrepreneurs
Les réunions hebdomadaires sont un autre aspect controversé. BNI impose à ses membres de participer à des rencontres régulières, souvent tôt le matin, ce qui peut empiéter sur le temps précieux des entrepreneurs.
Certains trouvent ce format rigide et peu adapté, notamment ceux qui jonglent déjà entre plusieurs engagements professionnels et personnels. "Ces réunions sont chronophages et peuvent ne rien apporter de concret. On a parfois l’impression d’être dans un club social où l’efficacité n’est pas le maître mot," critique un consultant en marketing.
Un manque de diversité professionnelle qui limite le potentiel d’affaires
Bien que l'exclusivité par profession semble avantageuse, elle limite également la diversité des membres et restreint les opportunités de collaboration intersectorielle.
Dans des groupes où les secteurs d'activité se recoupent peu, les entrepreneurs peuvent vite se retrouver dans un "groupe clos" où les contacts ne se renouvellent pas.
Le Figaro Économie a récemment rapporté que certains groupes en région se retrouvent souvent entre métiers similaires (avocats, comptables, agents immobiliers) sans diversité suffisante, ce qui limite les perspectives de développement d'affaires.
Si BNI reste une option de réseautage prisée par des milliers de professionnels, ses méthodes et sa structure ne conviennent pas à tous.
Les frais élevés, la rigidité du modèle et l’efficacité parfois limitée des recommandations poussent de nombreux entrepreneurs à se détourner de l’organisation.
Pour beaucoup, des plateformes alternatives et des réseaux plus informels peuvent offrir un meilleur rapport coût-bénéfice et une plus grande flexibilité dans leur stratégie de réseautage.
Réunion de réseautage BNI, où les entrepreneurs échangent recommandations et doutes. © Radio Sisko FM - Illustration générée par IA.
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