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Bernard Arnault, PDG du géant du luxe LVMH, est convoqué ce jour par la justice française pour être entendu comme témoin dans une affaire d’espionnage impliquant son groupe et l’ancien chef du renseignement intérieur, Bernard Squarcini.
Cette audience fait suite à des accusations selon lesquelles LVMH aurait commandité une surveillance illégale du journal Fakir et de son fondateur, François Ruffin, entre 2013 et 2016, en lien avec la préparation du film documentaire "Merci Patron!".
Un film qui dérange
Sorti en 2016, Merci Patron! de François Ruffin critique ouvertement les pratiques de LVMH et de son dirigeant. Le film met en lumière les licenciements et délocalisations liés aux stratégies économiques du groupe.
Face à ce projet, LVMH aurait mobilisé les services de Bernard Squarcini, alors reconverti dans le secteur privé, pour surveiller François Ruffin et son média.
Ces manœuvres incluraient l’utilisation des réseaux de renseignement d’État à des fins privées.
Une amende record pour éviter les poursuites
En 2021, LVMH a conclu une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), acceptant de payer 10 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites pénales dans cette affaire.
Cette procédure, bien qu'elle ne constitue pas une reconnaissance de culpabilité, a soulevé des questions sur l’utilisation de moyens disproportionnés pour protéger l’image de l’entreprise.
Le rôle de Bernard Squarcini
Bernard Squarcini, surnommé "Le Squale", est accusé de trafic d’influence et d’avoir abusé de ses anciens réseaux au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Selon les enquêteurs, ces pratiques auraient servi les intérêts de LVMH, notamment en commanditant des surveillances ciblées de militants et de journalistes perçus comme des menaces.
La position de Bernard Arnault
Bien que Bernard Arnault ne soit pas directement mis en cause, sa convocation en tant que témoin vise à clarifier son rôle et sa connaissance des actions menées par Bernard Squarcini.
Lors de précédentes déclarations, le groupe LVMH a nié tout acte illégal, affirmant que ses démarches s’inscrivaient dans un cadre strictement légal et visant à protéger ses intérêts.
Une affaire qui résonne
Ce procès relance le débat sur l’utilisation des ressources de l’État par des entreprises privées et pose des questions sur l’éthique des grandes entreprises. François Ruffin, désormais député, a déclaré : « Cette affaire démontre les dérives d’un capitalisme prêt à tout pour se protéger, même à faire appel à des moyens d’État. »
Le verdict du procès pourrait établir un précédent sur la ligne de démarcation entre la protection des intérêts économiques et les abus de pouvoir.
En attendant, cette affaire ternit davantage l’image du géant du luxe et de son dirigeant, régulièrement critiqués pour leurs pratiques controversées.
Bernard Arnault entendu dans une affaire d'espionnage – Illustration générée par IA © Radio Sisko FM.
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