Le risque d’invoquer l’article 5 de l’OTAN en hausse, selon le chef du renseignement extérieur allemand

La montée des tensions entre la Russie et les pays de l'OTAN inquiète de plus en plus les responsables européens. 

Bruno Kahl, directeur du service de renseignement extérieur allemand (BND), a récemment déclaré que le risque d’un recours à l’article 5 du traité de l’OTAN, qui engage la défense collective en cas d’attaque armée contre l’un des membres, est en augmentation.

Une menace croissante à l’Est

Selon le chef du BND, les activités militaires et les provocations russes le long des frontières des pays de l’Alliance atlantique augmentent les risques de confrontation directe. « La montée en puissance croissante de l’armée russe et ses actions déstabilisantes rendent possible un tel affrontement », a-t-il averti lors d'une conférence à Berlin.

Ces propos interviennent dans un contexte de tensions exacerbées, notamment en raison du conflit prolongé en Ukraine, où Moscou continue ses opérations militaires malgré les sanctions internationales et les efforts diplomatiques pour apaiser la situation.

Article 5 : un pilier de l’OTAN

L’article 5 du traité de l’Atlantique Nord stipule qu’une attaque armée contre un pays membre est considérée comme une attaque contre l’ensemble de l’Alliance. 

Ce principe de défense collective a été invoqué une seule fois dans l’histoire, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Toutefois, un recours à cet article dans le cadre des tensions actuelles avec la Russie pourrait avoir des conséquences bien plus graves, compte tenu du potentiel destructeur d’un conflit entre puissances nucléaires.

Les inquiétudes allemandes

Les services de renseignement allemands ont également mis en garde contre une intensification des activités d’espionnage et de sabotage russes sur le sol européen. 

Ces menaces se déplaceraient « d’est en ouest », selon Bruno Kahl. Des infrastructures critiques, telles que les réseaux énergétiques et les télécommunications, sont particulièrement visées par ces tentatives d’ingérence.

Dans ce contexte, Berlin appelle ses partenaires européens à renforcer leur vigilance et leur coopération pour contrer ces risques.

Une réponse coordonnée nécessaire

Face à ces défis, les États membres de l’OTAN sont confrontés à la nécessité d’équilibrer dissuasion militaire et diplomatie. 

Si l’objectif reste d’éviter un affrontement direct avec la Russie, les récents développements montrent que l’équilibre est de plus en plus difficile à maintenir.

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