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La formation des planètes reste une énigme fascinante pour les scientifiques.
Si les théories actuelles s’accordent à dire que ces corps célestes prennent vie dans les disques de gaz et de poussière entourant les jeunes étoiles, de nombreuses questions subsistent, notamment sur le passage de la poussière aux planétésimaux, ces blocs primordiaux à l’origine des planètes.
Des chercheurs français, à travers le projet Origins, financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), ont récemment réalisé des avancées majeures dans ce domaine.
En s’appuyant sur l’analyse d’astéroïdes, considérés comme des vestiges de l’époque de formation des planètes, leur travail éclaire la phase obscure de l’accrétion planétaire.
Des limites aux modèles classiques
Historiquement, les scientifiques pensaient que les grains de poussière s’aggloméraient progressivement par collisions successives.
Cependant, cette théorie est aujourd’hui contestée : des expériences en laboratoire montrent qu’au-delà d’une certaine taille, la croissance des grains est entravée.
Une nouvelle hypothèse, appelée Streaming Instability, postule que la gravité agit sur des nuages de poussière très denses, permettant la formation directe de planétésimaux.
Une méthodologie innovante
Le projet Origins a permis de localiser et d’analyser des planétésimaux encore présents dans la ceinture d’astéroïdes, située entre 2,1 et 2,5 unités astronomiques du Soleil.
En identifiant et en distinguant les astéroïdes primordiaux des fragments issus de collisions plus récentes, les chercheurs ont pu mieux comprendre les processus dynamiques ayant façonné le système solaire.
Découvertes majeures
Quatre familles d’astéroïdes, parmi les plus anciennes jamais identifiées, ont été découvertes. Vieilles de 3 à 4,5 milliards d’années, elles témoignent de l’époque où les planètes se formaient.
Parmi elles, une famille riche en olivine a été repérée, probablement issue d’un planétésimal différencié. Ce type d’astéroïde, rare, apporte des indices précieux sur la structure interne des premiers corps célestes.
Une dynamique planétaire complexe
Les chercheurs ont également exploré les interactions entre les planétésimaux et les planètes géantes, comme Jupiter et Saturne. La migration de ces dernières aurait provoqué des mouvements gravitationnels, déplaçant certains astéroïdes vers la ceinture principale. Cette instabilité orbitale est une clé pour comprendre l’évolution du système solaire primitif.
Ces travaux, combinant observations astronomiques et modélisations théoriques, marquent une étape importante dans notre compréhension de la naissance des planètes et des processus qui régissent leur évolution.
Grâce aux astéroïdes, témoins silencieux de l’histoire cosmique, les chercheurs continuent de percer les mystères des origines de notre système solaire.
Formation des planètes dans un disque protoplanétaire il y a 4,5 milliards d'années.
© Radio Sisko FM - Illustration générée par IA.
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