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Vladimir Poutine a officiellement signé une loi interdisant l’adoption d’enfants russes par des citoyens issus de pays où la transition de genre est autorisée.
Cette décision, perçue comme un nouvel affront aux droits des minorités sexuelles, s’inscrit dans un cadre législatif plus large visant à renforcer les valeurs conservatrices prônées par le Kremlin.
La loi, qui concerne environ 15 pays, principalement européens ainsi que l’Australie, le Canada et l’Argentine, interdit non seulement les adoptions, mais cible également les nations perçues comme déviant des « valeurs familiales traditionnelles ».
Selon le gouvernement russe, cette mesure vise à protéger les enfants d’un environnement jugé incompatible avec les principes orthodoxes qui dominent en Russie.
Une offensive législative contre les droits LGBTQ+
Cette interdiction s’ajoute à une série de lois restrictives adoptées ces dernières années. En juin dernier, la Russie avait déjà interdit les procédures de transition de genre, qu’elles soient médicales ou administratives.
Plus récemment, la Cour suprême russe a classé le mouvement LGBTQ+ comme « extrémiste », plaçant toute promotion ou représentation publique sous une interdiction stricte.
De plus, une autre loi adoptée simultanément prévoit des sanctions contre la diffusion de contenu encourageant les personnes à ne pas avoir d’enfants.
Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre 5 millions de roubles (environ 50 000 dollars).
Contexte politique et idéologique
Ces décisions reflètent une stratégie politique visant à renforcer la rhétorique nationaliste et conservatrice en Russie, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.
Le Kremlin cherche à s’opposer frontalement à l’influence libérale occidentale, perçue comme une menace pour la souveraineté culturelle et morale du pays.
Les défenseurs des droits humains dénoncent une intensification de la répression contre les minorités sexuelles et les personnes transgenres.
Maria Alekhina, militante pour les droits LGBTQ+, qualifie ces mesures de « stratégie politique délibérée visant à exclure, diaboliser et opprimer une partie de la population ».
Réactions internationales
Les gouvernements des pays concernés par cette interdiction n’ont pas tardé à réagir. Le ministre canadien de la Justice, David Lametti, a dénoncé une « attaque injustifiable contre les droits des enfants et des minorités ».
L’Union européenne a exprimé sa préoccupation face à une dérive autoritaire qui s’intensifie.
En Russie, toutefois, la majorité de la population semble soutenir ces initiatives. Selon un sondage récent du Centre Levada, près de 70 % des Russes approuvent les lois visant à limiter la présence des mouvements LGBTQ+ dans l’espace public.
Cette nouvelle législation marque une étape supplémentaire dans la consolidation d’une vision ultraconservatrice du pouvoir russe, tout en isolant davantage le pays sur la scène internationale.
L'adoption internationale sous conditions en Russie : un choix controversé. © Radio Sisko FM, illustration générée par IA.
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