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Depuis mi-octobre, des milliers de Libanais chiites ont trouvé refuge en Irak, principalement à Kerbala, ville sacrée pour la communauté chiite.
En raison de l'intensification des frappes israéliennes, notamment dans le sud du Liban, de nombreux civils cherchent protection dans des lieux imprégnés de leur histoire et de leur foi, tel que le sanctuaire de l’imam Hussein.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 25 000 Libanais se sont exilés en Irak à la fin du mois d’octobre, un flux qui pourrait atteindre jusqu’à 900 arrivées quotidiennes.
Le lien historique et spirituel entre les chiites du Liban et de l’Irak, renforcé par des décennies de coopération religieuse et idéologique, a fait de ce pays une destination familière pour les exilés.
Les autorités irakiennes, soutenues par des organisations chiites locales et des milices pro-iraniennes, ont mis en place une infrastructure d’accueil pour répondre aux besoins de ces réfugiés.
En prolongation de leurs visas et en allouant près de trois milliards de dinars (environ 2,14 millions d’euros), le gouvernement irakien a permis de subvenir aux besoins de base de ces familles déplacées.
Les sanctuaires religieux de Kerbala, notamment ceux de l’imam Hussein et de l’imam Abbas, jouent un rôle central en offrant des repas et des hébergements gratuits, tandis que des organisations locales ont mobilisé des ressources pour venir en aide aux familles déplacées.
Des récits d’exil et de solidarité
La fuite de ces réfugiés, souvent réalisée dans des conditions difficiles, illustre la tragédie en cours.
Des milliers de Libanais traversent la frontière via des routes terrestres informelles en raison des bombardements israéliens sur les postes officiels.
Le coût du voyage, entre 60 et 200 dollars par personne, reste un obstacle pour beaucoup, tandis que les quelques vols commerciaux assurés par la compagnie libanaise Middle East Airlines sont souvent complets et onéreux.
Une fois en Irak, les réfugiés trouvent un accueil solidaire. Les habitants et les autorités chiites d'Irak ont réquisitionné des hôtels pour héberger temporairement les familles, tandis que des restaurateurs locaux fournissent des repas gratuitement.
Des panneaux dans la ville affichent des drapeaux libanais et palestiniens, accompagnés d’appels aux dons pour soutenir les exilés. « L’Irak est notre deuxième pays, nous sommes en sécurité ici », témoigne Mohamed, un réfugié originaire de Beyrouth, en soulignant l’hospitalité des Irakiens.
Un sanctuaire pour la résilience
Dans le sanctuaire de l’imam Hussein, les réfugiés trouvent non seulement un abri physique, mais aussi un espace spirituel où leur foi et leur résilience se renforcent.
Pour beaucoup de Libanais, se recueillir ici symbolise une communion avec l’histoire et le martyre de Hussein, source d’inspiration face à l’oppression.
Yara, l’une des réfugiées, décrit comment les leçons de vie de l’imam Hussein nourrissent leur détermination. « Notre prosélytisme est notre arme », affirme-t-elle, insistant sur l'importance de la solidarité spirituelle face à l’adversité.
Au-delà de la tragédie actuelle, cette solidarité entre chiites d’Irak et du Liban renforce des liens déjà anciens.
Pour beaucoup, cet exil est une étape temporaire avant un retour espéré au Liban, malgré l’incertitude sur l’état de leurs maisons restées sous les bombardements. « Nous reviendrons au Liban et nous reconstruirons », promet Ghaydaa, une réfugiée, rappelant le cycle de perte et de reconstruction qui caractérise l’histoire des Libanais.
Refugiés libanais à Kerbala, accueillis avec solidarité en Irak. © Radio Sisko FM, illustration générée par IA.
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