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Dans un geste sans précédent depuis la démocratisation du pays, l’Assemblée nationale sud-coréenne a voté à l’unanimité la levée de la loi martiale proclamée quelques heures plus tôt par le président Yoon Suk Yeol.
Ce vote historique intervient après des tensions croissantes entre l’exécutif et le parlement, et malgré une tentative d’intervention de l’armée pour bloquer la tenue du scrutin.
Une décision présidentielle controversée
Le président Yoon Suk Yeol avait justifié la proclamation de la loi martiale en évoquant la nécessité de protéger le pays contre des « forces antiétatiques » et de préserver « l’ordre constitutionnel libre ».
Toutefois, cette décision a immédiatement suscité une levée de boucliers au sein de l’opposition et même parmi certains membres de son propre parti, le Parti du Pouvoir du Peuple.
Lee Jae-myung, chef de l’opposition, a qualifié cette mesure d’« illégale et inconstitutionnelle » et a exhorté les citoyens à manifester leur désaccord pacifiquement.
Un vote sous haute tension
Malgré la présence de forces militaires déployées autour du parlement, 190 députés sur les 300 que compte l’Assemblée nationale ont réussi à se réunir pour une session extraordinaire.
Dans une décision unanime, les parlementaires ont voté pour la levée immédiate de la loi martiale, invoquant leur devoir de préserver les institutions démocratiques.
Selon la Constitution sud-coréenne, le président est tenu de se conformer aux décisions parlementaires en cas de proclamation de la loi martiale.
Peu après le vote, le président de l’Assemblée nationale a confirmé que « tous les soldats qui sont entrés au Parlement sont partis », marquant ainsi la fin de cette confrontation.
Un rappel des heures sombres de l’histoire
Cette crise politique rappelle les périodes autoritaires de l’histoire récente de la Corée du Sud, notamment le soulèvement de Gwangju en 1980, lorsque la loi martiale avait été imposée pour réprimer des mouvements pro-démocratiques. Cependant, la résolution pacifique de l’impasse actuelle témoigne des avancées démocratiques réalisées par le pays au cours des dernières décennies.
Quelle suite pour le président Yoon ?
Le vote de l’Assemblée nationale constitue un camouflet majeur pour le président Yoon Suk Yeol, dont la légitimité pourrait être fragilisée par cet épisode.
Plusieurs analystes estiment que cette crise pourrait précipiter une motion de censure ou des manifestations plus larges, alors que l’opinion publique se montre de plus en plus critique à l’égard de son administration.
En attendant, la levée de la loi martiale marque une victoire éclatante pour le parlement sud-coréen, qui a su défendre l’ordre constitutionnel face à une situation de crise.
Un appel à la vigilance démocratique
Cet événement met en lumière les fragilités de la démocratie en Corée du Sud, malgré des décennies de développement politique et économique.
La vigilance citoyenne reste essentielle pour garantir que de telles dérives autoritaires ne se reproduisent pas.
Session parlementaire historique en Corée du Sud : l'Assemblée nationale vote pour la levée de la loi martiale.
© Radio Sisko FM - Illustration générée par IA.
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