Mohamed Al-Fayed accusé de viols et d’agressions sexuelles dans une enquête de la BBC

L’homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, ancien propriétaire du célèbre grand magasin londonien Harrods, est accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs anciennes employées, selon une enquête de la BBC diffusée le 19 septembre 2024. 

Ces accusations, émanant de cinq anciennes employées, concernent des faits survenus à Londres et à Paris entre la fin des années 1980 et les années 2000.

Au total, vingt femmes ont été interrogées dans le cadre de cette enquête, intitulée Al-Fayed : un prédateur chez Harrods. 

Elles évoquent des viols, des tentatives de viols, ainsi que des violences physiques. Parmi elles, cinq femmes accusent Mohamed Al-Fayed de viols, tandis que d'autres dénoncent des tentatives de viols ou des agressions sexuelles. 

Ces incidents auraient eu lieu notamment dans son appartement de 60 Park Lane à Londres, où il invitait fréquemment des employées à travailler tard, ainsi que dans sa villa parisienne.

La police avait ouvert une enquête pour viol en 2015, mais Mohamed Al-Fayed n’a jamais été inculpé. L’homme d’affaires, décédé en 2023 à l’âge de 94 ans, était également connu pour être le père de Dodi Al-Fayed, qui est mort avec la princesse Diana dans un accident de voiture à Paris en 1997.

La direction actuelle de Harrods a présenté des excuses publiques aux victimes et a fermement condamné les comportements de son ancien propriétaire. 

La BBC pointe également la responsabilité du grand magasin pour ne pas avoir réagi aux accusations à l’époque, et pour avoir tenté de couvrir les allégations.

Un ancien cadre de Harrods, Tony Leeming, a affirmé à la BBC que « tout le monde était au courant » des comportements de Mohamed Al-Fayed, et que ces actes étaient devenus un sujet de plaisanteries au sein de l’entreprise.

Né en 1929 à Alexandrie, Mohamed Al-Fayed a passé une grande partie de sa vie au Royaume-Uni, où il est devenu propriétaire de Harrods en 1985 et du club de football Fulham FC entre 1997 et 2013. 

Malgré sa longue carrière en Grande-Bretagne, il n’a jamais obtenu la nationalité britannique, la justice ayant évoqué en 2000 « un problème général de caractère ».

Ce documentaire relance aujourd'hui les débats sur les comportements de l’homme d’affaires et le rôle des institutions dans la protection de leurs employés.